3 questions à Christian Pineau

Bonjour Christian, pourrais-tu te présenter en quelques lignes ?

Je m’appelle Christian Pineau, je viens d’avoir 50 ans (The Big Five…), et je suis actuellement Président de la société Boost Your Startup LLC.

J’ai commencé a surfer sur le Web aux Etats-Unis des 1994 alors que le mot Internet était encore peu connu du grand public américain et encore moins des Français. Fasciné par cette nouvelle technologie, je suis rentré en France pour y créer Mosaïque (tiré du nom du premier navigateur «Mosaic» créé au sein du NCSA par Marc Andreessen et son équipe). Mes partenaires et moi nous sommes servis des élections présidentielles de 1995 comme tremplin médiatique pour créer le premier site d’élections présidentielles au monde. Jacques Chirac, Lionel Jospin et Edouard Balladur (pour ne citer que quelques candidats…) doivent en effet leur première adresse e-mail à Mosaïque. Forts de ce premier succès, la société a ensuite créé le premier site «France» pour le ministère des affaires étrangères qui a été présenté à l’ensemble des ambassadeurs en automne 1995.

Je suis depuis parti m’installer dans la Silicon Valley pour diriger une structure officiant dans la gestion de relations clientèle. J’aide maintenant de jeunes entreprises innovantes (JEI) et PME/PMI Françaises à venir conquérir le marché US.

Que penses-tu pouvoir apporter aux startups sélectionnées ?

Boost Your Startup est installée au cœur de la Silicon Valley, l’un des berceaux de la création des standards de l’industrie du web et «centre nerveux» de nombreux géants dans ce domaine (Google, Yahoo, eBay, Facebook, etc…). Le concept de Subsidiary-as-a-Service (SaaS) que nous avons créé dans la Silicon Valley permet aux JEI/PME Françaises de « louer » leur équipe de managers, cadres marketing et commerciaux «a la carte» et d’engager ainsi leur trésorerie en fonction des progrès réalisés afin de minimiser les risques financiers de leur implantation a l’étranger.

Nous nous proposons de mettre à la disposition des entreprises sélectionnées notre très vaste réseau professionnel aux US afin de les aider à trouver les partenaires stratégiques nécessaires au développement de leur projet outre Atlantique. D’autre part, notre équipe de consultants «seniors» se rendra disponible pour leur apporter toute l’aide qu’elles souhaiteraient obtenir en matière de marketing/business développement, finances, et levée de fonds si besoin est.

Si tu devais donner 3 conseils aux startups françaises, quels seraient-ils ?

Les conseils prodigues par mes collègues sont tous excellents. J’y ajouterai une note internationale :
- Voyez grand des le départ : Les «conseillers» Français ont en effet tendance à recommander une très grande prudence : «Commencez par vendre votre produit sur votre marché local avant d’aller vous développer sur le reste du territoire et a fortiori a l’international». Si cette démarche dénote du bon sens lorsque vous êtes en phase de test ou de développement initial, elle peut couter très cher a votre entreprise innovante si cette dernière a pour ambition de conquérir ses marchés les plus porteurs. La France, de par la faible taille de son marché intérieur et une certaine résistance à l’innovation est en effet rarement le meilleur pays pour faire le test en grandeur nature dont vous avez besoin pour valider votre technologie. Mieux vaut venir conquérir le marché américain avant que l’un de vos concurrents, qui se sera développé aux US, ne vienne s’installer sur «votre» marché Français et mettre à mal vos chances de succès dans le futur.

- Recrutez toujours les meilleurs : Google en a fait son cheval de bataille des le départ et le résultat est a la hauteur de leurs ambitions. Votre équipe constitue la plus grande valeur de votre société et chaque personne qui la complémente doit être rigoureusement sélectionnée afin de créer une synergie parfaite : Tous doivent pousser systématiquement vers l’excellence. De très nombreux jeunes chefs d’entreprise font l’erreur de recruter leurs « amis » ou des personnes qui ne «coutent pas cher». C’est un très mauvais calcul qui risque de couter très cher a l’arrivée car leurs objectifs ne seront pas forcement en corrélation avec les vôtres.

- L’erreur est la meilleure source d’expérience : La mentalité Française est très éloignée de celle des américains sur ce point. L’échec aux Etats Unis fait partie de l’évolution logique de l’entrepreneur et chacun doit passer par la pour garantir qu’il ne commettra plus les «erreurs du passé». Chaque constat d’échec bien analysé apporte une dimension nouvelle au projet qui va suivre et permet également à chacun de connaitre ses limites. Suivez votre instinct et allez jusqu’au bout…. Chaque entrepreneur est un «héros» en puissance qui ne laisse le soin à personne de lui dicter sa destinée !